En 1627, La Rochelle est la dernière grande cité protestante. De plus, elle est affranchie et a sa propre armée. Elle a depuis peu (1621) proclamé son indépendance et institué une république.
L'Anglais, qui voit en la cité l'occasion de gêner les catholiques et d'empêcher l'expansion de la marine française, mobilise 110 vaisseaux et 8 000 hommes et débarque sur l'île de Ré.
Louis XIII décide de faire rentrer dans le rang la cité rebelle en dépêchant Richelieu et une armée de 20 000 hommes.
Cité ouverte sur le monde, elle est, à l'instar de Venise, un nœud commercial qui exporte du vin et du sel et importe d’Angleterre et d’Amérique. Exempte de taxes, elle est prospère.
Après avoir chassé les Anglais une première fois, Richelieu commence à faire construire le fort Saint-Louis (quartier de Port-Neuf) pour défendre l'accès au port (quartier du Vieux-Port actuellement).
Les Rochelais s'en offusquent et des sabotages des travaux ont lieu. Une fortification d'encerclement de 12 km est décidée, mais le commerce terrestre est encore possible quelque temps.
Les Rochelais demandent l'intervention de l'Angleterre pour se libérer. Elle tarde, et ce n'est qu'une escouade de 80 navires qui vient en reconnaissance.
Une seconde attaque composée de 60 navires rebrousse chemin sans combattre devant la puissance de feu française.
Une troisième attaque, cette fois-ci avec 29 navires de guerre et autant de navires marchands, échoue également. Entre-temps, Richelieu a fait construire une digue qui barre l'entrée du port. La Rochelle est totalement encerclée.
Le commerce s'arrête avec le blocus, et les vivres ne sont plus acheminés dans la ville. Les privations s'accentuent au fil du temps, et il est décidé de faire sortir les bouches inutiles à la résistance. Les femmes et les enfants sont donc expulsés hors des murs de la cité et se retrouvent dans le no man's land devant l'enceinte hermétique de Richelieu, qui refuse de les laisser passer. S'ensuit une mort par famine, prolongée par les maigres ressources du marais de Tasdon, vite vidé de ses coquillages et autres mollusques.
À l'intérieur de l'enceinte rochelaise, les maladies dues aux privations sèment la mort. La faiblesse des survivants ne leur permet plus d'enterrer les trépassés.
À la reddition en 1628, après la défaite des Anglais, les trois quarts des habitants n'ont pas survécu.
Richelieu conseille au roi le pardon. La ville, à bout de force, n'est plus une menace, d'autant qu'il est décidé de raser les fortifications hormis les trois tours qui défendent les attaques venant de l'océan.
Le pardon va jusqu'à réautoriser le culte protestant, tout en rendant le culte catholique majoritaire en repeuplant La Rochelle de fidèles au pape.
Omniprésent dans la mémoire de la ville (principale avenue, statue majestueuse devant l'hôtel de ville, le plus ancien de France), cet armateur au long cours fut élu maire au début du siège. Acceptant le poste sous condition qu'aucun Rochelais ne quitte la ville, il encourage les Rochelais à tel point que sa bravoure est reconnue par le roi à sa reddition. Le roi lui fait présent d'une amnistie pour tous. Il n'est que banni de la cité.